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blie sous l’abri du pont ; les autres se livrent à des travaux de menuiserie, de charpentage, de matelotage et de voilerie, ou bien réparent leurs effets et lavent leur linge…


LE PONT DE LA « BELGICA » PENDANT L’HIVERNAGE
SOMERS ET DUFOUR À LA FORGE

Le pack se ranime peu à peu sous les caresses du soleil, et, chaque jour, nous entendons plus nombreux les Kaah… Kaah… discordants de nos amis les manchots…

Au cœur de l’hiver, la banquise présentait parfois des déchirures, des solutions de continuité ; des clairières, de longs chenaux ou de simples veines d’eau s’y formaient ; mais elles ne tardaient pas à se combler, soit par congélation, soit par suite de pressions.

À présent qu’il gèle moins, il arrive que des chenaux et des clairières restent ouverts plusieurs jours de suite.

À mesure que la saison avance, ces déchirures deviennent plus nombreuses dans la nappe blanche, infinie, qui nous entoure.

Des cétacés viennent y souffler ; sur leurs bords des phoques s’étalent mollement, par petits groupes.

Peu à peu, Racovitza recueille des embryons, de stades de plus en plus avancés.

Les oiseaux aussi nous visitent plus fréquemment.

Les diatomées, que l’hiver avait tuées, teintent de vert la glace et l’eau ; les organismes inférieurs vont puiser, dans leur nourri-