Page:De Gaspé - Mémoires. 1866.djvu/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE QUATRIÈME


Nous entendions le sifflet du maître qui commandait la manœuvre, et les cris des matelotsqui criaient : « vive Le Roi ! » Car c’est le cri des Français dans les dangers extrêmes, ainsi que dans les grandes joies ; comme si dans les dangers ils appelaient leur prince à leur secours, où comme s’ils voulaient témoigner alors qu’ils sont prêts à périr pour lui.
Bernardin de Saint-Pierre


Les Canadiens conservèrent, longtemps après la conquête, un souvenir d’affection pour leurs anciens princes français. Lorsque mon père recevait son journal à la campagne, les vieux habitants lui demandaient des nouvelles du Roi de France, de la Reine et de leurs enfants. Pendant la révolution, la main du bourreau avait frappé cette malheureuse famille : mon père, et surtout ma mère, leur avaient souvent fait le récit de leur supplice, des souffrances du jeune Dauphin, sous