d’hommes peu scrupuleux s’engraissent des labeurs de la majorité de leurs concitoyens ; et par d’autres aphorismes surannés ; mais je suis trop sérieux pour m’arrêter à de telles balivernes.
Les récollets étaient chéris et aimés de toute la population canadienne-française. Les abondantes aumônes qu’ils recueillaient, surtout dans les campagnes, en font foi. Les habitants du nord du Saint-Laurent ne se contentaient pas de leur donner à pleines mains, mais transportaient aussi d’une paroisse à l’autre, en se relayant, les produits de leurs quêtes jusqu’à leur couvent même ; et ceux de la rive sud en faisaient autant. Ils les déposaient à la Pointe-Lévis, d’où les canotiers les traversaient gratis jusqu’à la basse-ville de Québec.
Allons ! courage ! pense le lecteur : tout ce que vous dites me confirme dans ma première appréciation du mérite de ces fainéants de moines qui vivaient grassement après leur récolte, et disaient, sans doute, comme l’insensé dont parle l’Écriture-Sainte : « Buvons et mangeons, car nous mourrons demain ! »
Les récollets distribuaient des aumônes abondantes aux pauvres du produit des quêtes qu’ils recevaient des riches. Combien d’opulentes personnes, peuvent, la main sur la conscience, en dire autant du fruit de leurs richesses souvent amassées en pressurant de pauvres débiteurs ?
Les récollets rendaient hospitalité pour hospitalité, non seulement à ceux des riches habitants de la campagne où ils étaient le mieux accueillis, mais aussi à ceux pour lesquels il aurait été onéreux de payer leur