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le malheur, recommencent la lutte avec une nouvelle énergie et finissent souvent par triompher.

— Faites-moi le plaisir, me dit mon patron, Monsieur Olivier Perrault, chez lequel je terminais mon cours de droit vers l’année 1809, Monsieur le Procureur du Roi Sewell, mon premier patron, ayant été nommé Juge en Chef, faites-moi le plaisir de remettre les sommes d’argent contenues dans ces trois paquets à Monsieur Roxburg.

— Je remettrai alors cet argent à son neveu, lui dis-je, car vous savez que Monsieur Roxburg est un hermite inaccessible à tout étranger, un solitaire qui n’a vu le soleil, depuis vingt ans, que par les châssis de sa mansarde.

— Il est de toute nécessité, fit Monsieur Perrault, que vous le voyiez vous-même ; votre entretien doit être secret.

Et il me fit part de ce que je devais lui communiquer.

— Et s’il refuse de me recevoir ?

— Il y va de votre honneur, comme avocat futur, de réussir, répliqua en riant mon patron.

Monsieur Ritchie crut d’abord à une mauvaise plaisanterie de jeune homme, lorsque je lui demandai de voir son oncle ; mais à force d’instances, et après l’avoir assuré que j’étais chargé d’un message important pour lui, il finit par me dire qu’il allait faire son possible pour vaincre ses répugnances et l’engager à me recevoir.

La conférence entre l’oncle et le neveu me parut bien longue, les débats très-vifs, car ce ne fut qu’à