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qui pouvait compromettre la fortune de ses enfants, et qu’il lui avait conseillé de s’adresser à Monsieur Sewell lui-même, l’avocat le plus éminent de la cité de Québec. Que la vieille Dame l’avait remercié ; mais qu’il lui avait proposé de faire chez lui la connaissance de son avocat, afin de fixer un jour pour lui communiquer ses nombreux titres et papiers, et le mettre au fait de cette affaire importante. Comme j’étais charmé, ajouta Monsieur de Lanaudière, de lui faire une politesse, j’ai fait d’une pierre deux coups en invitant aussi quelques-uns de nos amis. La vieille Dame est très-riche et vous paiera généreusement.

— Je me ferai un vrai plaisir, dit Monsieur Sewell, tout en rendant service à cette vieille Dame, d’obliger en même temps un ami ; ainsi comptez sur moi. Quant aux honoraires vous connaissez mon désintéressement, et que ce n’est pas l’amour du gain qui me fait agir. Et par, rare exception, c’était vrai !

Je dois observer ici que son épouse Madame Sewell, était celle qui avait porté le plus fort défi à son amie d’enfance Marguerite de Lanaudière.

Il est six heures du soir ; toute la société est réunie. Les dames Smith, Sewell, Finlay, Fargues, Mountain, Taylor, de Salaberry, Duchesnay, Dupré, etc., sont à leur poste.

— Où est Marguerite ? dirent plusieurs dames à la fois.


— Croiriez-vous, dit la maîtresse de la maison, qu’elle s’est avisée d’avoir ce soir une migraine affreuse, et qu’elle m’écrit qu’il lui est impossible de sortir ?

Les plus indulgentes compatirent aux souffrances de