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canadien qui prospérera alors sous vos ordres, et vous permettra de rester dans votre pays au bénéfice de ce corps, et avec honneur pour vous-même. Ainsi qu’aucune considération ne vous engage à laisser l’armée, tant qu’il n’y aura aucune chance qu’on vous éloigne des lieux où vous pourrez défendre vos Dieux Pénates. Quant à votre estimable père, on lui avait rendu simplement justice en lui accordant sa solde entière, lorsqu’il s’est retiré de l’armée ; et je ne suis aucunement surpris que vous ayez été choqué de l’injustice qu’on lui a faite ensuite en l’en privant ; mais les temps peuvent changer.

« Je finis en vous réitérant les sentiments d’amitié et d’estime avec lesquels je suis toujours, mon cher de Salaberry,

Votre fidèle ami,
(Signé)Edward.


Des hommes de la trempe des deux de Salaberry devaient ressentir une injustice jusque dans les profondeurs de leurs grandes âmes, ce qui n’empêche pas le père de terminer la note autographe que j’ai déjà citée par cette phrase remarquable : « mais j’espère que tous deux, nous serons les plus fermes appuis du gouvernement, soit au conseil, soit l’épée à la main malgré mon âge avancé. »