Page:De Gaspé - Mémoires. 1866.djvu/491

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

permettre d’en retirer le post-scriptum, si vous le jugez à propos, vous connaîtrez mon opinion sur cette affaire ; il m’est inutile de rien ajouter dans la présente, si ce n’est que j’apprécie aussi hautement votre conduite distinguée dans l’occasion mémorable en question, que si elle eût été remarquée par ceux auxquels il incombait de l’apprécier d’une manière proportionnée à votre mérite. Il est facile de juger pourquoi justice entière ne vous a pas été rendue ; mais il est peut-être plus prudent de garder le silence sur ce sujet : surtout (et je vous en donne ma parole) parce qu’il n’y a ici qu’une seule opinion sur l’honneur que vous vous êtes fait et la récompense que vous méritez.

« J’apprends avec le plus grand plaisir la belle conduite de la milice canadienne, tant incorporée que sédentaire ; et lorsque l’on considère l’inefficacité des lois de milice sous le rapport de la discipline du soldat au point de vue militaire, je crois que votre mérite est au-dessus de tout éloge d’avoir formé un régiment aussi parfait que vos Voltigeurs,[1] ainsi que j’en ai été informé.

« Quant à ce qui vous regarde personnellement, je vous dis franchement que mon désir est de vous voir promu, lorsqu’il s’en présentera une occasion favorable, au grade d’aide-de-camp du Prince Régent ; et par la suite à celui de colonel-propriétaire du régiment

  1. Le Duc de Kent, grand martinet, suivant l’expression anglaise, paraissait surpris qu’on pût conduire les soldats sans les soumettre à la plus stricte et cruelle discipline militaire d’alors. Il faisait, je suppose, allusion dans le passage ci-dessus, aux éloges que reçurent les Voltigeurs Canadiens du général Prevost, à une revue de 14,000 hommes, pour leur belle tenue sous les armes et leur discipline militaire.