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convenir par ceux qui avaient intérêt à favoriser leurs amis de l’armée anglaise stationnée au Canada, pendant la dernière guerre américaine, au détriment des Canadiens-Français.

De tels souvenirs sont pénibles ; mais pourquoi les passer sous silence, s’ils appartiennent aux pages inflexibles de l’histoire de cette colonie ! L’écrivain impartial doit les évoquer, ne serait-ce que comme un enseignement utile à ses compatriotes. Le Colonel de Salaberry, après avoir sauvé le Bas-Canada d’une invasion formidable, en combattant avec ses braves Canadiens un contre dix, reçoit, suivant l’expression si touchante de son père que j’ai déjà rapportée, quelques marques de distinction de Son Souverain, de bien faibles marques sans doute, mais qu’importe, si les siècles accumulés n’empêchent pas d’assimiler le nom de Léonidas à celui des Thermopyles, celui de Salaberry et de ses braves Canadiens sera aussi assimilé à celui de Chateauguay par nos petits neveux, à moins que les géographes futurs jaloux de la gloire des Canadiens n’effacent Chateauguay de la carte du Canada.

Ci-suit la lettre remarquable du Duc de Kent :


« Kensington Palace,
« 25th March, 1814.
« My dear de Salaberry,

« It was on the 22nd of December that I received your letter of the 28th of October ; and a few days afterwards the details of your brilliant repulse of the