Page:De Gaspé - Mémoires. 1866.djvu/487

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ses parents, (et il en avait plusieurs parmi les officiers,) que pour les autres.

Je regrette de ne pouvoir donner toute la chanson de nos gais Voltigeurs, dans laquelle plusieurs des officiers et sous-officiers attrapaient soit un compliment ou un coup de griffe ; je n’ai su que le premier couplet et le dernier que voici :

« Qu’en a fait la chanson,
C’est trois jolis garçons
Qui sont dans les prisons :
Qui n’ont ni pain, ni viande ;
Rien à leur demande ;
Et pas même un sou
Pour boire un s…é coup. »

Il est à supposer que le colonel tenait les réfractaires de son régiment à un régime très-sévère, ce qui ne leur faisait rien perdre de leur gaîté, mais aiguisait au contraire leur verve poétique.

Ainsi que je l’ai fait à l’égard du père, je vais terminer la notice biographique du fils par une lettre autographe en langue anglaise que Son Altesse Royale le Duc de Kent lui a écrite après la brillante victoire de Chateauguay.

Cette lettre est trop importante pour que je me contente d’en donner une traduction ; on y verra, avec surprise, que deux Canadiens-Français du plus grand mérite, n’obtiennent malgré la protection d’un Prince Royal d’Angleterre, que peu de justice pour les services signalés qu’ils avaient rendus à leur souverain. Il est bien vrai de dire que le Duc de Kent n’était pas dans les meilleurs termes possibles avec son frère le Duc d’York, commandant suprême de l’armée britannique, et que ce dernier se laissait peut-être aussi cir-