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à monsieur de Salaberry, senior, que je n’ai pu, à mon grand regret, me procurer : une de ces épîtres ne manquerait pas d’intéresser vivement les littérateurs du jour. Ce serait une étude curieuse sous le rapport de l’espèce d’éducation classique que recevaient alors les princes de la famille royale d’Angleterre. Toujours est-il que si les coups de verges étaient une méthode certaine de bien leur apprendre le latin le Duc de Kent devait être un excellent latiniste, car il disait un jour à un colonel des ingénieurs à Québec : Vous rappelez-vous B*** les volées de coups de canne que nous administrait votre respectable père, notre précepteur, quand il nous enseignait le latin.

On doit conclure de ceci que, dans les cours allemandes, on ne fouettait pas un enfant plébéien en présence des jeunes princes pour les encourager à l’étude, mais qu’ils étaient soumis aux mêmes punitions que les autres élèves. Mais je retourne à la lettre qui clôt cette biographie.

Au Palais de Kensington,
le 15 mars, 1814.
Mon cher de Salaberry,

« C’est le 31 de décembre que j’ai reçu votre lettre intéressante du 10 novembre, dans laquelle vous me faites part du rapport mis à l’ordre de l’avance de l’armée canadienne, le 27 octobre, de la brillante affaire que votre fils avait gagnée la veille. J’ai reçu en même temps des lettres de lui m’en donnant les détails, et je n’hésite pas à déclarer que, non seulement vous avez raison d’être fier de la victoire remportée par mon protégé contre des forces si supérieures en