pendant les dernières années de sa vie croiront que j’exagère, comme je croyais moi-même à l’exagération, quand on me parlait de beaucoup de vieilles dames dont on vantait la beauté pendant leur jeunesse ; mais ceux qui ont connu la belle âme de mademoiselle Amélie, penseront au contraire que j’ai été sobre de louanges.
Comme je me propose d’écrire à la fin de ce chapitre une biographie succincte de l’aîné de la famille, le colonel Charles-Michel de Salaberry, que j’appellerai dans ces mémoires Chateauguay de Salaberry, titre que mes compatriotes me feront peut-être le plaisir d’accepter, si cet ouvrage trouve grâce auprès d’eux ; comme je me propose, dis-je, de donner une biographie succincte de ce gentilhomme dont la mémoire glorieuse vivra éternellement dans le cœur patriotique des vrais Canadiens, je n’en dirai pas davantage pour le moment.
La carrière de ses trois jeunes frères, Maurice, Louis et Édouard, celui-ci filleul du duc de Kent, père de notre gracieuse souveraine la reine Victoria, fut courte mais glorieuse. Édouard fut tué en 1811 au siège de Badajoz, pendant la guerre de la Péninsule espagnole. Et par une coïncidence assez extraordinaire, Badajoz était défendu par un Canadien, le lieutenant-général vicomte de Léry, commandant en chef du génie et un des généraux les plus célèbres de Napoléon I, et qu’il tenait en haute estime.
Les deux autres frères, Maurice et Louis, périrent dans les Indes Orientales, où un monument atteste encore l’estime de leurs frères d’armes.
Tout le monde connaissait la force prodigieuse de