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un philosophe, à cause de ses études profondes, dirait un chrétien, était un fervent catholique et avait élevé sa famille chrétiennement. La cloche sonne le dernier tintement de l’Agnus Dei ; le père et la mère se lèvent, et les sept enfants les suivent pour participer avec eux à la communion pascale. Quelques personnes, témoins de cet acte religieux de toute la famille de Salaberry, me disaient que ce spectacle impressionnait vivement les fidèles réunis dans l’église.

Je ne puis résister à un plaisir qui me reporte aux beaux jours de ma jeunesse : celui de donner les noms de toute cette famille si remarquable, si aimée par toutes les classes de ses concitoyens sans exception d’origine.

Adélaïde, l’aînée des demoiselles, et Amélie la plus jeune, décédée il y a quatre ans, laquelle a survécu à toute la famille, sont toutes deux mortes filles. Hermine, la cadette, avait épousé son petit-cousin l’adjudant général Juchereau Duchesnay, et a laissé une nombreuse postérité. Ses filles, mesdames de Saint-Ours, Campbell et Ermatinger, et ses fils, l’honorable Antoine Juchereau Duchesnay et le lieutenant-colonel Philippe Duchesnay, aide-de-camp provincial honoraire, les seuls survivants, sont trop avantageusement connus pour qu’il soit nécessaire d’en parler plus au long.

Les demoiselles de Salaberry étaient douées de beaucoup d’esprit ; et je ne puis donner une meilleure idée de leur beauté qu’en ajoutant que la plus jeune des trois, la moins belle, n’était désignée par les Anglais, pendant sa jeunesse, que sous le nom de sweet angel (la douce ange). Ceux qui l’ont connue