Page:De Gaspé - Mémoires. 1866.djvu/465

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Charles E. Casgrain. Son père, l’Honorable Jacques Dupéron Baby, qui était alors membre du Conseil Législatif et Exécutif du Haut-Canada, dont il fut longtemps président, vivait dans l’intimité avec les gouverneurs de cette province.

Un jour, lady Maitland, femme du lieutenant gouverneur du même nom, et descendante d’une des premières familles d’Angleterre, le pria de lui faire connaître sa fille, alors toute jeune. Mlle Baby n’entra pas d’abord sans crainte dans le salon de cette grande dame, chez qui elle croyait trouver toute la raideur britannique ; mais elle fut agréablement surprise de l’accueil bienveillant, affable, qu’elle lui fit.

Vêtue simplement, causant sans aucune prétention, elle l’eut bientôt mise parfaitement à l’aise par la grâce et l’enjouement de sa conversation.

Mais, si elle fut charmée de son exquise aménité, d’un autre côté, jamais elle n’oublia l’air de dignité, de grandeur, qui respirait dans toute sa personne. On reconnaissait, en la voyant, même sous le costume le plus simple, la noble descendante des hauts et puissants seigneurs d’Albion.

Je cite ces exemples parce qu’ils viennent à l’appui de ce que j’ai toujours pensé, et que m’a prouvé une longue expérience : c’est que ceux qui, sans transition aucune, se trouvent placés par la naissance au sommet de l’échelle sociale, sont moins orgueilleux que les parvenus dans leurs rapports avec les inférieurs.

À propos du Jockey Club dont je viens de parler et qui a continué depuis, je puis dire que ce sont feu monsieur Narcisse Duchesnay, feu le docteur Pierre de Sales