à monsieur Petit et à sa malheureuse entreprise malgré ses éminentes qualités d’artiste ; et tout cela faute d’étrangers pour encourager son hôtel. Des jeunes gens arrivent à l’hôtel à la sortie du théâtre pendant les grandes chaleurs du mois de juillet, et demandent à souper.
Impossible de vous satisfaire, messieurs, répond monsieur Petit : il n’y a pas un seul étranger, ni pensionnaire dans la maison, et pas un seul morceau de viande fraîche. Je suis au désespoir.
— Mais nous mourons de faim, monsieur Petit ; un artiste aussi distingué que vous l’êtes ne peut jamais être à bout de ressources !
— Eh bien ! je vais essayer une ratatouille, fait monsieur Petit.
Et monsieur Petit nous servait une ratatouille à satisfaire le gourmand le plus difficile. Je ne sais si en l’absence de viande il se servait d’une vieille bottine de madame Petit, très-jolie anglaise, ma foi ! quoique un peu sucée, et ex-femme de charge chez le chevalier Craig ; — mais la sauce, alors, valait mieux que le poisson.