Page:De Gaspé - Mémoires. 1866.djvu/326

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des insectes, ne font-ils pas une étude physiologique plus approfondie de l’espèce humaine ? Il se commet un vol, un assassinat, un meurtre, et chacun de s’écrier : où était la police ? Eh ! messieurs ! la police était où elle devait être naturellement, aux postes qu’on lui avait assignés. Un policeman en faction dans la rue Saint-Louis ne peut guère empêcher un meurtre dans la rue Saint-George. Au lieu de jeter le blâme sur ces hommes, prenez-vous-en à vous-mêmes, et dites votre mea culpa de ne pas forcer nos échevins à doubler ou tripler le corps de la police. Vous convenez tous que le nombre des policeman est insuffisant et vous continuez à leur jeter la pierre ! Quel est le citoyen qui refusera de contribuer à une mesure propre à protéger ses biens et sa vie.

Les watchmen (hommes du guet) veillaient, il y a quarante ans, à la sécurité des citoyens. Quel sentiment de bien-être, de confort, de sécurité on éprouvait, lorsque ces gardiens annonçaient les heures de la nuit sous nos fenêtres ! lorsqu’on les entendait chanter : Past one o’clock, and a star light morning, ou bien a stormy morning, &c., &c. Avec quelle volupté on reprenait un somme que leur voix avait un instant troublé ! On pouvait dormir en paix, un ami veillait sur nous et nos propriétés. Mais ce système de police était trop parfait ; nos magistrats et nos pieux échevins ont sans doute pensé que l’homme n’était pas sur la terre pour ses bienfaits, qu’un peu de tribulations était nécessaire au salut de son âme, et ils ont aboli les gardiens de la nuit.

Un Anglais, exempt de préjugés, un de ces hommes