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CHAPITRE DEUXIÈME.


Le Duc de Kent, ayant entendu parler d’une vieille centenaire qui demeurait à l’Isle d’Orléans, alla un jour lui rendre visite. Après avoir causé avec la vieille, qui avait conservé tout son jugement, il lui demanda s’il pouvait faire quelque chose qui lui fût agréable.

— Oh ! oui, certainement, monseigneur, fit le centenaire ; danser un menuet avec moi, afin que je puisse dire, avant de mourir, que j’ai eu l’honneur de danser avec le fils de mon souverain.

Le Prince, se prêtant de la meilleure grâce à la demande de la vieille, dansa le menuet, et lui fit un salut gracieux en la reconduisant à sa chaise. Elle y répondit par une profonde révérence.

Cette anecdote vaut bien celles que l’on a fait circuler lors de la visite du Prince de Galles, sur le compte du petit-fils du Duc de Kent.

Le Duc estimait beaucoup un soldat de son régiment nommé Rose ou La Rose. C’était un français, dont il connaissait la bravoure à toute épreuve. Mais le sieur