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fin, le visage d’une demi-aune et chanta d’une voix cassée et chevrotante :


C’est le défunt monsieur Macalm,

Grand Général !
Qui monté sur son grand choual, (cheval).
Bel animal !
Vergit ces pauv’ angla’
À Carillon !
Forteresse du Canada

Du côté de Baston.


C’est tout, dit Moquin.

— Non ! non ! encore ! encore ! crièrent les écoliers au milieu de leurs éclats de rire.

Il regarde autour de lui et aperçoit un élève que nous appelions le nègre : (le malheureux était noir comme une mûre), et un autre qui avait pour sobriquet le bélier, probablement parce que son nom prêtait à cette rime. En voilà assez pour le poète et il continue :


Quand le combat fut engagé

Des deux côtés
Son nègre et pis (puis) son bélier
Vinrent à se toqué :
Le nègre le bélier manquit :
À grands coups de tête,
Le retranchement renversit

De tous côtés par terre.


Le nègre et le bélier se retirèrent derrière la foule, et nous continuâmes à crier : encore ! encore ! Cinq jeunes anglais d’Halifax : Richard Clery, ―――Comyns, Andrew Bulger, Henry Bulger et James Macguire, criaient aussi : encore ! avec les autres.

— Tiens, fit Moquin : je croyais que vous aviez déjà reçu plus que votre part, messieurs les anglais : il paraît que vous êtes exigeants ! Je vais alors continuer.