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revêtu n’en a jamais été souillée ! elle était aussi pure, aussi blanche, lorsque tu te présentas au tribunal de Dieu, précédé des prières de la veuve et de l’orphelin, que le jour où ta souveraine t’en décora aux acclamations de tous tes compatriotes.

Comme tous les hommes au cœur de feu, au sang brûlant, tu n’as pas été exempt de grandes passions pendant ta jeunesse : que les hommes froids s’en souviennent, mais l’ange de la sensibilité en inscrivant tes erreurs à la page noire du registre de tes actions, les aura effacées avec ses larmes ! aurais-tu manqué d’avocat au pied du grand tribunal, toi dont la vie a été consacrée à la défense de l’humanité souffrante !


LOUIS PLAMONDON.


Quand M. de Feletz avait un grain de sel sur la langue, il ne pouvait le retenir.
Sainte-Beuve.


Monsieur Louis Plamondon, avocat distingué du barreau de Québec, fut le premier de mes contemporains du séminaire que la mort enleva à ses nombreux amis. J’ai rarement connu un homme plus spirituel : c’était un rude lutteur que Plamondon ; chacun redoutait ses réparties incisives et mordantes. Justin McCarthy était le seul qui pût lui tenir tête et qui s’en retirât le moins maltraité. Je dois même convenir que si ce dernier n’eût constamment prêté le flanc à son adversaire par sa conduite souvent blâmable, Plamondon aurait eu rarement les rieurs de son côté.