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MÉMOIRES.

que citoyen honorable et estimé, de tous les symptômes de la maladie dont je relevais.

— Avez-vous eu la coqueluche, me dit le docteur ?

— Non, jamais à ma connaissance ; et ma mère m’a toujours dit que je ne l’ai jamais eue.

— Eh bien ! reprit le docteur, vous n’avez plus à la redouter, vous venez de l’avoir.

— Il est bien temps, dis-je, à soixante-et-dix ans, de ne plus redouter la coqueluche, comme font les mères pour leurs jeunes enfants.

Le Dr Morrin me dit qu’il n’avait eu connaissance, pendant sa longue expérience de médecin, que d’un seul cas semblable au mien, mais qu’il y en avait quelques exemples.

Je donnerais beaucoup pour avoir reçu une éducation médicale, afin de m’éclairer sur ce point important : toutes les maladies auxquelles l’homme est exposé, telles que la rougeole, les fièvres scarlatines, la coqueluche, et enfin la petite vérole, sont-elles nécessaires pour purger toutes les impuretés du corps humain ? Ont-elles l’effet de purifier le sang, de fortifier la constitution et de donner à l’homme plus de force et plus de santé, lorsqu’il les a subies ? Toujours est-il qu’après avoir échappé à la coqueluche à l’âge de soixante-et-dix ans, j’ai repris une vigueur et des forces nouvelles ; que ma santé, très délabrée depuis cinq à six ans, s’est tout à coup améliorée, et que je jouis, depuis, d’une santé parfaite. Il n’est pas donné à tout le monde d’en faire l’expérience.

La picote faisait autrefois des ravages affreux dans le Canada : ou soignait à la plus grande chaleur et avec