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lequel il était appuyé, pour se délasser sans doute, un couplet de la chanson suivante :

« Ah ! qui me passera le bois,
Moi qui suis si petite ?
Ça sera monsieur que voilà :
N’a-t-il pas bonne mine là :
Sommes-nous au milieu du bois ?
Sommes-nous à la rive ? »

Après un temps de repos, qui nous parut bien court, nous repartîmes en trottant derrière le père Caron, dont les jambes nous paraissaient allonger à mesure qu’il avançait ; mais comme le chemin était comparativement uni pendant une quinzaine d’arpents, tout allait tant bien que mal, jusqu’à l’ascension du second button, que notre guide fit sans altérer le pas. Pendant que, à moitié éreintés, nous gravissions cette montagne, nous eûmes la consolation d’entendre, au sommet, le père Laurent, qui nous régalait de la chanson suivante :

Quand j’étais petite Jeannette, digue dindaine,
J’oubliai mon déjeuner, digue dindé,
J’oubliai mon déjeuner.(bis.)

Un garçon de chez mon père, digue dindaine,
Est venu me l’apporter, digue dindé,
Est venu me l’apporter.(bis.)

En vous remerciant gros Pierre, digue dindaine,
Je n’ai que faire de déjeuner, digue dindé,
Les moutons sont égarés.(bis.)

Il a pris sa turlurure, digue dindaine,
Il s’est mis à turluter, digue dindé,
Il s’est mis à turluter.(bis.)

Au son de sa turlurure, digue dindaine,
Mes moutons s’sont rassemblés, digue dindé,
Mes moutons s’sont rassemblés.(bis.)