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MÉMOIRES.

enfants. Autre goujon qu’il nous fallut avaler : ce qui n’a pas empêché l’un de ces officiers, Daniel Baby,[1] de s’élever au grade de général, qu’il a conservé jusqu’à sa mort arrivée tout récemment, à Londres ; et l’autre, Louis, d’aller, portant toujours l’uniforme, se faire tuer en duel, dans les Indes Orientales, quelques années après sa prétendue expulsion du régiment. Le troisième, Dupéron, n’est sorti de l’armée qu’à la paix.

L’extrait suivant, que je vais traduire, est tiré d’un ouvrage publié à Londres, en l’année 1809, et intitulé : Occasional Essays on various subjects, chiefly Political and Historical, &c., &c., &c. C’est une des mille calomnies que l’on faisait circuler alors contre les Canadiens.

« Voici un autre exemple, beaucoup plus fort que le premier, du caractère violent de Jean-Olivier Briand, évêque papiste de Québec, extrait d’une lettre écrite par une personne digne de foi, de la cité de Québec, à un de ses amis, à Londres, vers la fin de septembre de l’année 1775.

« Cette personne digne de foi, le Procureur du Roi Masères, n’était pas papistes quoique d’origine française, ainsi que son nom l’atteste, et la sainte horreur qu’il avait des catholiques romains.

« Un des censitaires de M. de Gaspé, seigneur de Saint-Jean Port-Joli, désirant épouser sa cousine à un degré de parenté assez éloigné, s’adressa à l’évêque pour obtenir la dispense d’usage. Comme monsieur Briand aime assez l’argent, il exigea de ce pauvre homme une somme plus élevée que la valeur de sa terre, ce qui

  1. Ces trois officiers canadiens étaient les oncles de la femme de l’auteur.