nous à scruter les décrets de celui qui a saisi les mondes dans ses mains puissantes et les a lancés dans des espaces infinis. J’accepte donc la vision telle qu’elle vous est apparue ; et l’admettant, je vais vous l’expliquer. Ce prêtre, sorti de la tombe pour dire une messe de requiem, a sans doute obtenu de Dieu la permission de réparer une omission dans l’exercice de son ministère sacré ; et ce bedeau par oubli ou négligence en avait probablement été la cause. Cette procession des jeunes enfants, couronnés d’immortelles, signifie ceux qui sont morts sans avoir perdu la grâce de leur baptême. Ceux qui portaient des corbeilles de fleurs, des vases où brûlaient les parfums les plus exquis, sont ceux que leurs mères, résignées aux décrets de la Providence, ont offerts à Dieu, sinon avec joie, ce qui n’est pas naturel, du moins avec résignation, en pensant qu’ils échangeaient une terre de misère pour la céleste patrie, où, près du trône de leur créateur, ils chanteront ses louanges pendant toute une éternité. Dans les petites coupes d’or et d’argent étaient les larmes que la nature, avare de ses droits, avait fait verser aux mères qui, tout en faisant un cruel sacrifice, s’étaient écriées comme le saint homme Job : mon Dieu, vous me l’avez donné ! mon Dieu ! vous me l’avez ôté, que votre saint nom soit béni !
La pauvre mère, toujours agenouillée, buvait avec ses larmes chacune des paroles qui tombaient des lèvres du saint vieillard. Comme Marthe s’écriant aux pieds du Christ : « Si vous eussiez été ici, Seigneur, mon frère ne serait pas mort ; mais, je sais que présentement même Dieu vous accordera tout ce que vous lui demanderez ; » elle répétait dans sa