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LA FÊTE DU MAL.

sons se succédèrent avec une exaltation toujours croissante. Celle du père Chouinard, vieux soldat français retiré du service, dans laquelle l’amour jouait un certain rôle, sans toutefois négliger son frère Bacchus, eut le plus de succès.

Chanson du père Chouinard.


Entre Paris et Saint-Denis (bis)
J’ai rencontré la belle
À la porte d’un cabaret,
J’ai rentré avec elle.

Hôtesse ! tirez-nous du vin : (bis)
Du meilleur de la cave ;
Et si nous n’avons pas d’argent,
Nous vous barrons (baillerons) des gages.

Quels gages nous barrez-vous donc ? (bis)
Un manteau d’écarlate
Sera pour faire des cotillons
À vos jeunes billardes.

Monsieur et dame, montez là-haut, (bis)
Là-haut dedans la chambre :
Vous trouverez pour vous servir
De jolies Allemandes.

Allemandes ! j’en voulons pas : (bis)
Je voulons des Françaises,
Qu’ont toujours la joie au cœur,
Pour nous verser à boire.

Et toutes les voix mâles des trois tables répétèrent en chœur :

Je voulons des Françaises,
Qu’ont toujours la joie au cœur,
Pour nous verser à boire.

Le père Chouinard, ayant réussi à mettre fin à cet élan de galante démonstration, et ayant obtenu un