paux habitants, portant, l’un, sur une assiette de faïence, un petit gobelet d’une nuance verdâtre de deux pouces de hauteur, et l’autre une bouteille d’eau-de-vie, se présentèrent, introduits par l’indispensable José, et prièrent M. d’Haberville de vouloir bien recevoir le mai qu’il avait eu la bonté d’accepter. Sur la réponse gracieusement affirmative de leur seigneur, un des vieillards ajouta :
– Plairait-il à notre seigneur d’arroser le mai avant de le noircir ?
Et sur ce, il lui présente un fusil d’une main, et de l’autre un verre d’eau-de-vie.
— Nous allons l’arroser ensemble, mes bons amis, dit M. d’Haberville en faisant signe à José qui, se tenant à une distance respectueuse avec quatre verres sur un cabaret remplis de la même liqueur généreuse, s’empressa de la leur offrir. Le seigneur, se levant alors, trinqua avec les quatre députés, avala d’un trait leur verre d’eau-de-vie, qu’il déclara excellente, et prenant le fusil, s’achemina vers la porte, suivi de tous les assistants.
Aussitôt que le seigneur d’Haberville parut sur le seuil de la porte, un jeune homme, montant jusqu’au sommet du mai avec l’agilité d’un écureuil, fit faire trois tours à la girouette en criant : vive le roi ! vive le seigneur d’Haberville ! Et toute la foule répéta de toute la vigueur de ses poumons : vive le roi ! vive le seigneur d’Haberville ! Pendant ce temps le jeune gars descendait avec la même agilité en coupant avec un casse-tête, qu’il tira de sa ceinture, tous le coins et jalons du mai.
Dès que le seigneur d’Haberville eut noirci le mai en déchargeant dessus son fusil chargé à poudre, on