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mais sur de jeunes chevelus que tu t’es procurés avec la dot de ta femme. Et voilà pourquoi tu rapportes à ta femme une mentule glacée, que ces luttes lascives et coûteuses ont épuisée ; alors ni les tendres paroles, ni les douces étreintes des doigts ne parviennent à roidir. »

Aristophane, est du même avis :

« Je le nourrirai, je lui donnerai tout ce qui convient à un vieillard, une courtisane qui lui frotta les reins et la verge. »

« Cette corde est usée, mais elle aime encore assez qu’on la frotte. »

Il est aussi des hommes, dans la fraîcheur de l’âge, encore fort aptes à contenter les jeunes filles, et auxquels il ne déplaît pas d’avoir de bonnes amies dont les mains ne restent pas inoccupées au lit. Ils aiment que leurs doigts sachent ce qu’ils ont à faire dans ces parties où en cachette l’amour enfonce ses flèches. Martial se plaignait que sa femme, grave à se faire détester, ne voulût pas s’acquitter de cet office :

« Tu ne daignes pas faire un mouvement ni m’aider d’un mot ou d’une main complaisante. On dirait que tu prépares l’encens et le vin du sacrifice. »

Pénélope rendait bien ce service à Ulysse :

« Et même quand Ulysse ronflait, la pudique Pénélope ne manquait jamais d’y avoir la main. »

Ainsi faisait également, avec Ovide, mais en vain, sa maîtresse, dans cette malheureuse nuit où la plus chétive partie de lui-même, suivant son expression, resta comme frappée de mort par une divinité hostile, et où la jeune fille, pour que ses servantes ne soupçonnassent pas qu’elle n’avait pas été touchée, dissimula cet affront en se plongeant dans l’eau ;