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« Ceux qui ont le gland découvert et qui, par bienséance, veulent le recouvrir, peuvent le faire ; mais plus facilement l’enfant que l’adulte, plus encore celui chez qui cette conformation est naturelle que celui qui fut circoncis, conformément à l’usage de certaines nations. »

Après avoir exposé le traitement convenant à ceux chez qui la conformation est naturelle, Celse continue ainsi :

« Quant à celui qui fut circoncis, il faut détacher la peau de l’intérieur de la tige au-dessous de la couronne du gland. Cette opération n’est pas très douloureuse, parce que le sommet du prépuce étant détaché, on peut avec la main le ramener jusqu’au pubis sans effusion de sang. La peau ainsi détachée est alors étendue de nouveau jusqu’au-delà du gland ; puis on laisse tremper la verge dans une grande quantité d’eau froide, on l’entoure d’un emplâtre suffisant pour combattre l’inflammation. Dès que celle-ci a disparu, on lie la verge au pubis à la couronne, en ramenant la peau au-dessus du gland, duquel on la sépare par un nouvel emplâtre. Ainsi se fait-il que les parties d’en bas se cicatrisent, tandis que en haut la guérison s’opère sans produire d’adhérence.

Ce passage nous laisse comprendre que, à l’époque de Celse, la coutume n’existait pas encore de dénuder la tête du pénis, comme on le fit peu de temps après chez les Juifs. Suivant Buxtorf, « Dictionnaire Talmudique, » une fois le prépuce enlevé, ce qui restait de peau était saisi entre les ongles effilés du pouce de l’opérateur et tiré violemment en arrière. Si cette pratique avait été en usage, il eût été inutile de prescrire de détacher la peau du tronc avec le scalpel. On croit donc que les Juifs étaient appelés recutiti parce que la peau du pénis était ainsi ramenée en arrière, faute de quoi la