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besogne terminée, ma main sera humide du flot de sperme. »

Notre censeur ne se laissait pas moins surprendre par sa femme avec un garçon. Et quand il avait envie de Thélésina il disait : « Thélésina se donne à des garçons, j’en veux alors. » Il n’enjoignait aussi pas moins à je ne sais qui de se servir du culus de Galésus comme de la partie qui lui revenait :

« La nature a destiné les mâles à deux fins : ils sont créés partie pour les filles, partie pour les hommes ; sers-toi de la partie qui te revient. »

Or la semence que le pédicon gaspille dans le culus est-elle moins de la substance d’homme que celle que le masturbateur gaspille avec ses doigts ?

Comme la mentule se roidit tout naturellement à la seule présence d’une jolie femme nue, le prurit demande souvent alors et impérieusement à être soulagé : car « l’homme en érection n’est pas du tout sage. » Voilà pourquoi, après avoir rejeté les lourds vêtements de sa bonne amie, « invité à commettre un adultère en cachette, haletant d’impatience, il tire son prépuce, » dit Juvénal ; Martial nous dit aussi :

« Les esclaves phrygiens se masturbaient derrière la porte, chaque fois que l’épouse montait à cheval sur son Hector. »

Ce n’était point par libertinage, mais par pudeur que se faisaient recouvrir le prépuce ceux qui, abandonnant la nationalité juive pour se mêler aux autres peuples, supportaient avec peine de passer pour circoncis et de s’entendre traités de mutilés : ils s’appliquaient alors à recouvrir leur gland dénudé ; en somme « ils se refaisaient des prépuces. »

Et Celse, dans son ouvrage « Sur la médecine » :