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de ce membre que tu dois chier. » Virgile est un pédéraste classique. Quant à Ovide il usa des deux amours préférant néanmoins le féminin, car il disait que seul celui-là, « brisait les deux partenaires en faisant décharger de part et d’autre. »

Du reste, il n’était pas difficile de concilier les deux manières.

C’est ainsi que les jeunes filles se voyant négligées de leurs amoureux et les épouses de leurs maris en se bornant à fournir le service du baiser féminin, se laissèrent aller à jouer le rôle de mignons. Les passions en arrivèrent à un tel point de démence que les nouvelles mariées, après les épouses, durent se plier à cette complaisance : alors on quittait un jeune garçon pour entreprendre une jeune fille, les deux sexes se trouvaient confondus en un seul et même corps. Dans les jeux poétiques des anciens, Priape menace tout voleur de légumes qui s’approchera de son pieu de lui prendre de force.

« Ce que, la première nuit de ses noces, la vierge accorde à l’ardeur de son époux, alors que la petite sotte redoute d’être blessée en l’autre fente. »

« Et comme ce fut de tout temps le privilège des poètes et des peintres d’avoir toutes les audaces, nous voyons Valère Martial expliquer que son épouse lui adresse des reproches, attestant qu’elle aussi a des fesses, et cherchant à le détourner de son amour insensé des garçons ? Elle dit que Junon sut plaire de ce côté à Jupiter ; mais le mari ne se laisse pas convaincre, prétendant que le mignon a son rôle, la femme le sien. Et il le lui signifie en ces termes :

« Tu m’adresses de bien durs reproches, ma femme, parce que tu m’as surpris sur un garçon ; et tu répètes que