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Les onguents destinés à l’épilation se nommaient le « dropax » ou le « psilothrum » ; et, provenaient de résines solubles dans l’huile : tous les manuels de médecine en fournissaient la formule, et, son application était si générale qu’à l’époque de Juvenal, toute la jeunesse se promenait comme « enduite de résine ».

L’opération n’était cependant pas toujours commode. Pirse raconta qu’il fallait quelquefois « cinq robustes gaillards pour épiler les parties sexuelles d’un homme, lui arracher toutes ces herbes, malaxer ses fesses bouillies avec une pince crochue, car cette forêt de poils était de force à résister à toute charrue. »

Les pinces se dénommaient aussi « forceps ». Quand aux « fesses bouillies » ainsi appelées parce qu’elles présentaient comme un aspect de viande cuite, cela était du à l’application du « dropax » ou onguent très chaud.

Ausone en parle aussi.

« Tu polis ton engin, explique-t-il, avec du « dropax » chaud parce qu’un membre épilé exute les louves sans poils. Mais de ton anus bouilli tu arraches les herbes, et, tu épiles avec de la pierre ponce, tes « clazomènes » travaillées au marteau. Allons, tu prétends au vice masculin, femme par derrière, homme par devant. »

On appelait ainsi « clazomènes » les fesses broyées, déchirées, lézardées, comme celles de ce pédéraste passif, Garinus, dont Martial signale le « podex » déchiré à la suite d’intrusions trop fréquentes.

Il y avait des pédérastes ingénieux qui employaient les femmes pour s’épiler, on donnait à ces complaisantes le nom « d’ustricules » c’est-à-dire qu’elles passaient comme au feu, au « dropax » chaud, les cuisses de l’homme et son cul.