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Du reste épiler les aisselles paraissait nécessaire aux soins du corps, et Senèque nous dit :

« L’un se soigne, l’autre se néglige plus que de raison ; le premier s’épile jusqu’aux jambes, le second ne s’épile pas même les aisselles. »

Ce même Quintilien trouvait, par ailleurs, fort convenable le bain des femmes pris en commun avec des hommes ;

« Si c’est un signe d’adultère, écrit-il, pour une femme de se baigner en compagnie d’hommes complètement nus, c’en sera aussi que de manger avec des jeunes gens. Sans doute encore peut-on dire qu’un corps épilé, une allure nonchalante, une robe de femme sont chez un homme les signes d’une dépravation. »

Martial, à plusieurs reprises, constate sans les flétrir outre mesure, l’habitude que manifestent certains hommes à user de raffinements féminins ;

« Vois-tu, dit-il, cet homme au premier rang ; sa chevelure pommadée exhale l’odeur de toutes les essences que distille le parfumeur de ces dames, et, ses bras épilés luisent… Et cet autre bien frisé offre des jambes démunies de tout poil. »

Suétone relate que le puissant Jules César, amoureux de pareils procédés « était très exigeant pour les soins de son corps, qu’il se faisait tondre à la pince, raser et épiler.

La mode était du reste bien portée, car dans le mobilier de l’empereur Commode on « trouva des vases précieux, où l’on faisait fondre la résine et la poix destinées à épiler et à lisser la peau des mignons. »

Ces vases furent du reste vendus aux enchères publiques.