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bruit des applaudissements, quand il entrait des gens mieux membrés que le commun. Sur ce point les témoignages de Martial et de Juvénal ne laissent pas de place au doute.

« Quand tu entendras, Flaccus, des applaudissements dans un établissement de bains, sache qu’il vient de s’y montrer la mentule de Morion. »

« Dès qu’il entre dans les bains, c’est lui seul qu’on regarde, et tous l’admirent. »

Ce n’est point d’ailleurs sans quelques préparations que les patients remplissaient leurs fonctions. Leur doctrine se résumait en deux principaux préceptes : ils devaient d’abord s’épiler, et puis cevere (remuer les cuisses et les fesses).

Le premier soin des patients était donc de s’épiler sur tout le corps. Ils s’épilaient les lèvres, les bras, la poitrine, les jambes, les parties sexuelles, mais surtout ils débarrassaient de toute toison l’autel de leur volupté, le podex ; mais ils ne touchaient pas à leur chevelure qu’ils soignaient au contraire avec soin, parce qu’elle était considérée comme un motif de séduction.

Martial revient fréquemment sur cette épilation :

« En épilant ta poitrine, tes jambes, tes bras, en ne laissant croître autour de ta mentule que de rares poils, Labienus, tu donnes des gages à ta maîtresse, qui l’ignore ? Mais pour lui, Labienus, épiles-tu ton culus ? »

Et ailleurs :

« Chrestus, toi qui portes les bourses épilées, une mentule pareille au cou d’un vautour, toi dont la tête est plus chauve que le culus d’un mignon, dont les jambes n’ont plus un seul poil ; qui ébarbes à chaque instant avec des pinces tes lèvres glabres, tu parles comme les Curius, les Camille,