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personnes que j’aimais le plus. N’osant jamais déclarer mon goût, je l’amusais du moins par des rapports qui m’en conservaient l’idée. On peut juger de ce qu’ont pu me coûter de semblables aveux sur ce que, dans tout le cours de ma vie, emporté quelquefois près de celles que j’aimais par les fureurs d’une passion qui m’ôtait la facilité de voir, d’entendre, hors de sens, et saisi d’un tremblement convulsif dans tout mon corps, jamais je n’ai pu prendre sur moi de leur déclarer ma folie, et d’implorer d’elles dans la plus intime familiarité la seule faveur qui manquait aux autres. Cela ne m’est jamais arrivé qu’une fois dans l’enfance, avec une enfant de mon âge, encore fut-ce elle qui en fit la première proposition. »

Reprenons maintenant notre sujet au point où nous l’avons quitté. Si nous ne pouvons concevoir que la jouissance du patient, par l’intermédiaire du podex, aille à la mentule, nous devons plutôt nous résoudre à penser que les patients ressentent dans le podex même une démangeaison analogue à celle que d’autres éprouvent dans les parties sexuelles, et que dans l’anus se cache la source d’une jouissance spéciale, inconnue aux profanes. Martial porte un témoignage très net de l’existence de cette démangeaison dans le podex :

« Carinus n’a plus une seule trace de son podex fendu jusqu’au nombril, et pourtant il ressent des chatouillements jusqu’au nombril. De quelle rage est donc tourmenté ce misérable ! Il n’a plus de culus, et cependant il est cinède. »

Pour apaiser les chatouillements du podex, les habitants de Siphnos (Siphnos est une des Cyclades) avaient pris l’habitude d’enfoncer le doigt dans cet organe ; de là vient que les Grecs désignèrent par le mot siphnianiser ce nouveau