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ses reins, soit qu’il soulève seulement la partie inférieure de son corps, laissant la partie supérieure étendue sur un lit. C’est l’une ou l’autre de ces postures qui dut être offerte en spectacle à Ovide, qui en parle ainsi dans l’« Art d’aimer : »

« Milanion portait sur ses épaules les jambes d’Atalante. Si vous avez des jambes agréables à voir, acceptez la même posture. »

C’est certainement la première de ces attitudes qu’a décrite Aloisia Sigéa, doctoresse ès-libertinages, avec tant de vivacité d’esprit et d’élégance, que sa description ne laisse rien à désirer ;

« Turrianus survint aussitôt. J’avais quitté le lit (c’est Tullia qui parle) ; j’étais nue, il avait la lance en arrêt. Sans perdre une minute, il saisit mes seins de ses deux mains, et brandissant entre mes cuisses son dard chaud et roide : « Vois, dit-il, ma chérie, comme ce trait s’élance vers toi, pour te donner non pas la mort, mais toutes les voluptés possibles. Je t’en prie, conduis toi-même ma mentule aveugle dans cette voie sombre, pour qu’elle ne se trompe pas de but ; car je me garderai de priver mes mains de la jouissance qu’elles éprouvent. » Je fais ce qu’il veut ; j’introduis le trait brûlant dans l’ouverture non moins brûlante. Il le sent, il pousse, me pénètre. À l’instant, et après une ou deux secousses, je suis envahie d’un chatouillement incroyable, à tel point que je faillis plier les genoux de défaillance. « Arrête, dis-je, mon âme s’envole. — Je sais par où elle sort, réplique-t-il en souriant. Tu penses qu’elle pourrait s’évader par cette petite fente que j’occupe, mais la voilà fermée et bien fermée. » En disant ces mots, il retenait en quelque sorte son souffle le plus possible, pour