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et de ces lèvres qui me restent libres, j’exerce un attouchement plus impudique encore. Tous mes membres sont occupés à la débauche ; que mes yeux aussi aient part à l’orgie, qu’ils en soient les témoins, les appréciateurs ; et ce que la position de mon corps m’empêche de voir, que l’art me le montre. Qu’on ne croie pas que j’ignore ce que je fais. Vainement la nature n’a donné à l’homme que de chétifs moyens de jouir, elle qui a si richement pourvu d’autres races. Je trouverai le secret d’étonner même ma frénésie, et de la satisfaire. Que me sert ma dépravation, si elle ne va pas outre nature ? Je placerai autour de moi de ces miroirs qui grossissent à un point incroyable la représentation des objets. Si je le pouvais, j’en ferais des réalités ; ne le pouvant pas, repaissons-nous du simulacre. Que mes appétits obscènes s’imaginent tenir plus qu’ils n’ont saisi et s’émerveillent de leur capacité. » Lâcheté indigne ! C’est à l’improviste peut-être, et sans la voir venir, que cet homme a reçu la mort. C’était devant ses miroirs qu’il fallait l’immoler. »

Et cela nous prouve que le système des miroirs et la manie des voyeurs ne datent pas d’aujourd’hui. Ces anciens, si experts sur tout ce qui concerne l’amour savaient en user avec un raffinement que nous ne connaissons probablement plus.

Du reste, l’exemple leur venait de haut : et leurs empereurs étaient en effet les premiers a le leur donner. Tibère, on l’a déjà vu, avait pour les poses spentriennes un faible caractérisé. Aussi les documents nous le représentent souvent en pareille posture et particulièrement dans une très singulière, mais qui ne manque pas d’agrément : à demi-couché, en effet, l’empereur lèche le cunnus d’une jeune