Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dès de Maronée, surnommé Cinédologue, (dans la pédication, le Cinède est le partenaire passif), et grâce auquel des ouvrages remarquables par une excessive impudeur ont gardé l’épithète de Sotadiques ; et Sabellus, dont Martial dit :

« Les vers que tu m’as lus, Sabellus, traitent trop éloquemment des voluptés charnelles. Les filles de Didyme n’en connaissent point de pareils, non plus que les ouvrages obscènes d’Eléphantis. Tu nous apprends de nouvelles formes du baiser, telles qu’en oserait le lutteur amoureux perdu de vices ; tu nous dis quelles merveilles accomplissent, en silence, les hommes impudiques, comment on s’accouple à cinq, comment on s’entrelace en une chaîne voluptueuse, jusqu’où va la licence, dès les lumières éteintes. Sur un pareil sujet, il n’était pas besoin de tant d’éloquence. »

Et parmi les écrivains qui ont traité des postures du baiser, il ne faut pas hésiter à compter aussi, ce Musée, auteur d’ouvrages fort licencieux, égalant la débauche des Sybarites, si bien pimentés de plaisanteries lubriques que Martial n’en recommandait la lecture qu’à la condition d’avoir une maîtresse ou deux à sa portée : sans quoi on serait contraint de faire singer le geste du coït par ses mains libertines et solitaires.

Il nous a précédé aussi, ce Pierre Arétin, d’un génie merveilleux, que l’on accuse à tort d’avoir expliqué en les vers les plus immodestes qui aient jamais été écrits, seize dessins fort licencieux peints par Jules Romain, puis gravés sur cuivre par Marc Antoine. Il nous a précédé aussi, Lorenzo Veniero, noble Vénitien, auteur d’un ouvrage en italien, intitulé La puttana errante, dans lequel il a énuméré