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Ainsi Juvénal, en disant que la jouissance est plus grande chez l’autre sexe, entendait que, dans le baiser, la volupté de la femme est plus grande que celle de l’homme ; c’est une idée qu’on retrouve, dans une autre de ses satires : « Que notre jouissance est petite ! », s’écrie-t-il, comme à regret.

De l’avis de Tirésias, dans Lucien, Amours, la jouissance des femmes est de beaucoup plus vive que celle des hommes :

« À moins qu’il ne faille s’en rapporter au jugement de Tirésias qui a déclaré que le plaisir de la femme est double de celui de l’homme. »

Martial, est toujours à l’affût de pareilles sensations :

Il insiste en ces termes : « Que de fois ta veine inguinale roidie soulèvera ta robe, fusses-tu plus austère que les Curius et les Fabricius ! Toi aussi, jeune fille, fusses-tu de Padoue, tu te sentiras mouillée en lisant les lubricités et les plaisanteries de mon livre. »

L’expression « ces longs jets » a beaucoup inquiété les commentateurs. Elle signifie, en effet ou bien les traînées d’urine que les femmes envoient sur l’autel ; ou bien Juvénal veut dire, pour adopter l’opinion de Grange, « l’urine elle-même projetée en longue traînée sur l’image de la déesse ; les femmes impudiques obtenaient ce résultat en pressant avec la main leurs parties et en retenant quelque temps l’urine ; le liquide ainsi comprimé s’échappait ensuite avec une plus grande violence. » En tout cas, dans toutes ces orgies quelques tribades s’affirmèrent avec une éloquence matérielle demeurée célèbre. Ainsi cette joueuse de cithare, qui devant les Maures et les Indiens, réputés pourtant à cause de la grosseur de leur membre, « produisait un