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qu’un prix est proposé, sans doute comme dans le banquet d’Alexandre VI, à la baiseuse la plus résistante ; Lauféja provoque les servantes à se faire chevaucher ; victorieuse, elle remporte la couronne. Nulle ne se donne mieux que Medullina, très habile dans l’art de crissare et très experte à mouvoir des fesses onduleuses ; là, toute étiquette mise de côté, la palme du mérite obscène égale aux maîtresses les servantes de naissance infime. Rien n’est feint, tout s’y fait pour de bon, à la mode des tribades. Et pourtant la nature triomphe, la tribade disparaît, la femme redevient simplement une femme, et laisse de côté le tribadisme, tout à fait incapable de soulager son prurit. Et de tous côtés les cris retentissent : C’est chose permise, qu’on fasse entrer les hommes, qu’on aille bien vite chercher des jeunes gens de condition libre. Il n’y en a pas ? Des esclaves. Pas même d’esclaves sous la main ? Qu’on ramasse au carrefour les premiers venus. Il n’y a même pas moyen de jouir de ceux-là ? Pas d’hésitation chez ces impudiques, elles feront couvrir leurs fesses par un âne.

On trouvera sans peine chez les auteurs anciens des commentaires fort sérieux sur ces instants passionnels.

Juvenal, tout le premier estime et affirme que la nature veut que les femmes en rut aient envie de pisser :

« Que le lascif Bathyllus, dit-il, figure en dansant la pantomime de Léda, Tuccia n’est plus maîtresse de sa vessie, Appula soupire comme dans les bras d’un amant. »

En effet, Bathyllus jouait en mimant le rôle de Léda recevant les baisers de Jupiter avec des gestes lascifs.

« L’autre sexe éprouve de plus grandes jouissances, il s’enflamme mieux ; et bientôt les yeux et les oreilles étant en feu, voilà l’urine qui se met en mouvement. »