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Philénis fit alors, pour assurer le bon retour de son mari, le vœu qu’elle se ferait lécher pour une toute jeune fille, de celles que préfèrent les chastes Sabines. »

Pour le retour de son mari, elle fait le vœu de se faire lécher le cunnus par une jeune fille d’une innocence et d’une pudeur reconnues. Elle avait en effet pris l’habitude de se faire lécher par des langues impudiques ; elle voulait maintenant expérimenter les soins d’une femme pudique : ainsi, chez les hommes, la jouissance emprunte de l’acuité à la nouveauté et à l’étrangeté.

Du reste, quoi de plus parfait, de plus vigoureux, de plus propre à transporter le lecteur en pleine action, comme s’il la connaissait, que ces vers indignés dont Juvénal flagelle sévèrement les orgies tribadiques qu’on célébrait alors coutumièrement la nuit à Rome, dans une de ses satires : « À la nuit elles arrêtent là leurs litières, là elles pissent, arrosant de longs jets l’image de la déesse ; puis à tour de rôle elles se chevauchent en agitant les fesses, à la face de la lune. Puis elles rentrent chez elles ; et toi, au retour de la lumière, tu marcheras dans l’urine de ta femme, quand tu iras saluer les plus importants de tes amis. Nous connaissons les mystères de la bonne déesse, quand la trompette fait s’agiter les reins ; lorsque, étourdies par les sons du cor, enivrées par le vin, les Ménades font voler leurs cheveux épars et hurlent à l’envi le nom de Priape. Ô quelle ardeur les enflamme, quelle fureur d’accouplement ! Quels torrents de vin vieux ruissellent sur leurs jambes ! Tenant en main une couronne, Laufella défie les plus viles courtisanes et remporte la victoire par la souplesse de sa cuisse. À son tour elle se soumet avec admiration au frottement de Médulla, qui remue si bien les fesses. Le mérite seul compte pour la