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Pourvue en dessous d’organes inventés par le libertinage, monstrueuse énigme de la stérilité, une femme baise une autre femme comme le ferait un homme ! Que ce mot qui frappe si rarement nos oreilles et que j’ai honte de prononcer, que l’obscénité de nos tribades triomphe sans pudeur. »

À ce propos remarquons d’abord qu’on entendait rarement parler des tribades, et qu’elles se cachaient ; puis que le clitoris démesuré de la tribade est appelé un simulacre des organes lascifs, dont elle est pourvue en dessous. Sénèque appelle, à peu près dans le même sens, une telle monstruosité « un homme postiche ». Enfin, l’expression « monstrueuse énigme de la stérilité », appliquée au clitoris, fait allusion à la siccité du coït tribadique.

Les poètes anciens, Plaute, Horace parlent fréquemment des femmes atteintes de « pressions masculines » ; même Sénèque, qui note « qu’un homme avait surpris et mis à mort une tribade. » Un autre écrivain reste moins réservé et expose avec netteté et précision l’art tribadique ; écoutons-le ;

« Comme je ne te voyais jamais en compagnie de mâles, Bassa, comme l’opinion publique ne t’attribuait aucun amant, mais qu’un troupeau d’êtres de ton sexe remplissait autour de toi tous les offices sans l’aide d’un seul homme, j’avoue que tu nous paraissais être une Lucrèce ; mais, horreur, Bassa, tu étais une baiseuse. Tu as l’audace d’accoupler entre eux deux cunnus, et une Vénus monstrueuse contrefait le mâle. Tu as imaginé une miracle digne du sphinx de Thèbes : commettre un adultère sans le concours d’un homme. »

N’est-ce pas plus clair que le jour, ce que fait Bassa,