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femme. Le cunnilingue exécute sa besogne en plongeant sa langue roidie dans le cunnus. Martial a exposé avec suffisamment de clarté et de précision cette opération :

« Manneius, mari par la langue, à la bouche souillée, plus repoussante que celle des putains de remparts ; dès que, de sa fenêtre, une maquerelle de Suburre l’aperçoit, elle ferme son bordel aux femmes nues. Ses baisers préférent le milieu du corps, dédaignant le sommet. Tout à l’heure encore il sondait jusqu’en leurs dernières profondeurs les entrailles d’une femme enceinte et annonçait, de la voix assurée de quelqu’un qui s’est rendu compte, si c’est un garçon ou une fille qu’elle portait dans son ventre. Réjouissez-vous, cunnus, car vous n’aurez plus affaire à lui ; Manneius ne peut plus roidir une langue qui baise. Car tandis qu’il restait plongé au fond d’une vulve brûlante, écoutant les vagissements de l’embryon d’enfant, une maladie honteuse a paralysé sa langue gloutonne : il ne lui est plus possible à présent d’être pur ni impur. »

Le cunnilinguisme n’est donc pas le suçage comme dans l’irrumation, mais le léchage ; les anciens spécifiaient nettement cette distinction, d’autre part le cunnilingue s’adresse surtout au sexe de la femme, au cunnus mais il ne dédaigne pas l’autre orifice, le culus. Quelques-uns de leur poète honoraient le cunnus ou culus de printanières comparaisons ; ils le dissimulaient en effet, sous le nom de « rose » ; quand à la langue lécheuse ils la dénommaient « feuille de laurier ». De nos jours on dit : « feuille de rose ».

Mais revenons à Martial qui nous désigne encore un cunnilingue dans la personne de Béticus, prêtre châtré de Cybèle :

« Qu’as-tu à faire, Béticus, avec le trou de la femme ?