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directrice du combat, allons, seconde Octavie, seconde-la. Travaille des reins avec ardeur et rapidité. » Il presse, il besogne. Bientôt il tâte mon cou des dents ; il me pince la peau, je pousse un gémissement. « Allons, allons, répète Manilia, aide Robert d’une secousse nerveuse, soulève les reins, secoue leste. C’est bien, mon enfant. Je ne crois pas que Laïs ait développé, pour l’enchantement de ses amants, plus de souplesse. » L’aimable enfant commence à éjaculer, et je sens les flots brûlants de l’amour allumer en moi l’incendie. Je n’épargnai ni mes flancs ni mon souffle. Jamais je n’allai d’une course plus rapide vers la borne de la volupté. D’une main Manilia me caressait les fesses, de l’autre celles de Robert. En même temps elle serrait du bout des doigts mes lèvres qu’elle avait saisies, et par une douce pression elle trayait les testicules de mon partenaire couché sur moi. L’enfant tomba en défaillance, et la nourrice se retira en applaudissant : la pièce était jouée. »

Cléopâtre maniait d’une main douce les parties de Jules César et de Marc Antoine ; Livie gratifiait de la même complaisance Auguste ; souvent les bacchantes faisaient le même office aux faunes. Une jeune fille prêtait souvent à Tibère pédiquant Othon le concours d’une main officieuse.

Mais il arrive aussi que des hommes dissolus se plaisent à secouer de la main les parties viriles d’autrui ; Martial déclarait que rien n’est plus indigne :

« Tu écorches de tes lèvres rudes les baisers patients de Galésus blanc comme neige ; tu couches à côté de Ganyméde tout nu, et tout le monde estime que c’en est beaucoup trop. Mais au moins que cela te suffise, cesse de secouer de ta main chevaucheuse les engins. Cette main fait plus de mal aux jeunes garçons, tes cinèdes, que ta mentule ; tes