Page:De Coster - Contes brabançons, 1861.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle essaya de faire glisser le collier par-dessus la tête du chien. Impossible. — Une pierre, dit-elle, vaudrait encore mieux. Elle chercha du pied dans la neige, rencontra un tesson de cruche et le jeta dans le carreau. Pendant qu’elle regardait pour juger de l’effet produit, elle entendit Braf aboyer, le vit courir à un homme qui venait du côté de l’église Saint-Michel. — Hé là-bas, cria l’homme, qui est-ce qui casse les vitres chez moi. — Moi, mon père, répondit joyeusement Anna. D’où viens-tu si tard, ajouta-t-elle ?

— D’un repas de noces, dit Hermann. Et toi ?

— D’une maison où vient de se rompre un mariage.

— Le tien ?

— Le mien.

— Tant mieux. Entre mon enfant.


XXXIII.


Quand le père et la fille se furent longuement embrassés, que les bûches flambèrent dans l’âtre et que les vêtements d’Anna furent séchés :

— Maintenant, ma fille, dit Hermann, tu vas me raconter comment ce bonheur t’est tombé du ciel.