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ADM ADO

giens, irrités de ſa fuite, promirent à des Corſaires Tyrréniens une bonne ſomme d’argent, s’ils pouvoient enlever du Temple de Samos la ſtatue de Junon, eſpérant de faire porter à Admete la peine de ce vol, & d’en tirer vengeance par les mains des Samiens. Ces Corſaires volèrent la ſtatue, l’emportèrent ſur leur vaiſſeau, & levèrent l’ancre pour ſe retirer au plus vîte, en ramant d’une grande force ; mais quelqu’effort qu’ils puſſent faire, ils n’avançoient point, & demeuroient toujours en même place ; croyant que c’étoit une punition divine, ils mirent la ſtatue à terre, faiſant quelques cérémonies autour d’elle pour appaiſer la Déeſſe. Admete s’apperçut au point du jour que la ſtatue manquoit, en donna avis aux Samiens, qui l’allèrent chercher de tous côtés, & la trouvèrent enfin ſur le bord de la mer. Ils crurent que Junon, de ſon propre mouvement, avoit voulu s’enfuir au pays des Cariens, & de peur qu’elle ne prît une ſeconde fois la fuite, ils la lièrent avec des branches d’arbres. Admete vint enſuite, délia la ſtatue, expia le crime des Samiens, & remit Junon en ſa place ordinaire. Depuis ce temps-là, les Samiens portoient tous les ans la ſtatue de Junon au bord de la mer, la lioient comme la première fois, & célèbroient une fête qu’ils appelloient Tenea, parce qu’ils avoient tendu des branches d’arbres autour de la ſtatue.

ADOD, nom que les Phéniciens donnoient au Roi des Dieux.

ADONÉE, les Arabes appelloient ainſi le Soleil, & l’adoroient ſous ce nom, en lui offrant chaque jour de l’encens & des parfums. Ils donnèrent le même nom à Bacchus, dit Auſone.

ADONIES, c’étoient des fêtes de deuil dans la Grèce, en l’honneur d’Adonis. Voyez Adonis. Un mauvais préſage pour Nicias, Chef des Athéniens, fut que, lorſqu’il partit pour la guerre de Sicile, on célèbroit les Adonies, parce que c’étoient des fêtes de triſteſſe & de lamentations. V. Adonis.

ADONIS, étoit le fruit de l’inceſte commis par Myrrha avec Cyniras ſon père. Voyez Myrrha. Lorſqu’il fut ſorti de l’arbre auquel ſa mère avoit été métamorphoſée, les Naïades qui le reçurent, l’ayant couché ſur l’herbe, l’oignirent avec les larmes que ſa mère venoit de répandre. Cet enfant, dit Ovide, étoit ſi beau que l’Envie elle-même auroit été forcée de l’admirer. Il reſſembloit à l’Amour ; & la reſſemblance auroit été parfaite, ſi on lui avoit donné un carquois & des fléches, ou ſi