les deux articles précédens. On avoit élevé, dans Abdère, un temple en l’honneur de Jaſon. Parménion le fit détruire.
ABEILLES, Nourrices de Jupiter. Des ruches d’Abeilles s’étant trouvées dans l’antre de Dicté, où Jupiter avoit été nourri, auſſi-tôt on fit aux Abeilles l’honneur de les compter au nombre des Nourrices du Dieu. On ajoute que quatre hommes étant un jour entrés dans cet antre pour dérober les ruches, Jupiter fit gronder ſon tonnere, & lança ſes foudres contre ces ſacriléges.
ABELLION, ancien Dieu des Gaulois au pays de Cominges : Voſſius croit que c’eſt le Soleil qui a été ainſi nommé du nom Belus ou Belenus, que les Crétois donnoient à cet Aſtre, père du jour. Voyez Belenus.
ABÉONA & Adéona, étoient, ſelon Saint Auguſtin, des Déeſſes qu’on invoquoit ; l’une pour aller, l’autre pour revenir, ſelon la ſignification des mots Latins adire & abire, aller & revenir.
ABIA, ſœur & nourrice d’Hillus, fils d’Hercule. Elle ſe retira à Hiré, où elle conſacra un temple à Hercule. C’eſt pourquoi Creſphonte lui fit rendre, dans la ſuite, pluſieurs honneurs ; entr’autres il donna ſon nom à la ville.
ABONDANCE, Divinité allégorique, qu’on trouve perſonifiée dans les anciens monumens ; mais elle n’a jamais eu ni temple, ni autel. On la repréſente ſous la figure d’une femme de bonne mine, couronnée d’une guirlande de fleurs, qui tient de la main droite une corne remplie de toutes ſortes de fruits, & panchée vers la terre ; & de l’autre main un faiſceau d’épis de pluſieurs ſortes de grains, dont la plûpart tombent pêle-mêle par terre. Cette figure accompagne aſſez ſouvent les images des Dieux & des Héros, pour marquer l’abondance procurée par la bonté des Dieux, & par la valeur des Héros ; quelquefois même on en met deux pour marquer une abondance extraordinaire. Voyez Amalthée, Acheloüs, Corne d’Abondance, Euthenie.
ABRASAX ou Abraxas ; Baſilide, hérétique qui vivoit ſous Adrien, & ſes Sectateurs donnoient ce nom au Dieu tout-puiſſant, duquel les autres n’étoient que des émanations. Il contenoit ſept Anges, qui préſidoient aux ſept cieux, avec leurs 365 vertus ; ce qui étoit même figuré par les valeurs numérales des ſept lettres de ſon nom, qui, étant additionnées, formoient le nombre de 365. Saumaiſe prétend que ce nom étoit purement Égyptien, & qu’il faut le prononcer Abraſax, & non pas Abraxas. Il ajoute que ce pré-
