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Un Conſeiller au Parlement de Paris, au Roi.


Sire, je ſuis auſſi ennuyé que votre Majeſté peut l’être du galimathias incohérent de mes confreres ſur la juſtice & la bienfaiſance des Rois. Les comparer, les joindre, les ſéparer dans mille phraſes emphatiques & précieuſes eſt aſſurément une des plus triſtes occupations qu’ait pu ſe donner votre parlement ; Il n’en a pas encore aſſez dit pour être entendu & je ſuis encore à comprendre comment on vous demande d’abolir les lettres de Cachet en même tems qu’on vous ſoutient que vous n’avez pas le droit d’en faire uſage. Car ſi vous n’avez pas ce droit, il n’y a rien à abolir, il faut ſeulement que vous n’en donniez plus & c’eſt de quoi il ne faudroit ceſſer de vous prier ; mais ſi l’on a beſoin d’un acte de votre part, cet acte même ſuppoſe que vous aviez un droit, & la renonciation regardée comme une