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comme un peuple pacifique et religieux « s’enflammant facilement à l’amour de Dieu ». « Nous mangeons le sel », répondaient-ils, faisant allusion au rite du baptême, à ceux qui leur demandaient quelle religion ils pratiquaient. Leur sentiment chrétien était tel que pour les successions on ne tenait pas compte du droit d’aînesse, mais « on choisissait le fils le plus intelligent et le plus religieux ». Le roi avait une armée de 100 000 chrétiens servant « par amour pour lui, à leurs propres dépens et à ceux de l’ennemi ». Le roi ne faisait d’ailleurs « que les guerres qui lui paraissaient justes, sous l’invocation de la Vierge Marie »[1].

On n’avait au Congo ni or ni argent ; en 1594 seulement on découvrit une mine de cuivre. Les échanges se faisaient en nature, ou on se servait de coquillages comme monnaie ; pourtant il y avait au Congo des marchés célèbres. Le commerce consistait en esclaves, ivoire, peaux, et en nattes de palmes tressées.

  1. Archives du Vatican. Fonds Borghese, série IV, no 56, feuille 193.