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longueur, & de leurs difficultez dans l’execution, mais des chiffres communs dont ſe ſervent tous les Negociateurs, & dont on peut écrire une dépêche preſque auſſi vite qu’avec les lettres ordinaires.

Il faudroit donc pour éviter ces déchiffremens que chaque Negociateur prit ſoin de faire lui-même une bonne clef de chiffre, & en laiſſât copie au Commis du Secretaire d’Etat chargé du déchiffrement au lieu de ſe ſervir du chiffre qu’on lui donne, qui eſt d’ordinaire dor aiſé à déchiffrer & ſouvent commun à pluſieurs autres Negociateurs du même Prince, en ſorte que ſi quelqu’un de leurs Secretaires en vend la clef, on s’en peut ſervir pour déchiffrer les dépêches de ceux qui ſont en differens pays, ce qui peut cauſer de très-grands incoveniens & un préjudice conſiderable aux affaires du Prince qu’ils ſervent par la découverte de ſes ſecrets les plus importans.

Il faudroit encore ordonner à chaque Negociateur de mettre dans une