Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Courtiſans, qui ne manquent pas d’en faire lr rapport.

Il y en a qui s’imaginent qu’ils ſe feront acheter en tenant cette conduite ; mais c’eſt une ſauſſe idée qui ne leur rèüſſit preſque jamais ; s’ils en uſent ainſi pour contenter leurs paſſions particulieres, ils donnent des preuves de leur incapacité ou de leur peu de fidelité, en ſacriſiant les interêts de leur Maître a leurs fantaiſies, & un Prince bien conſeillé doit rappeler ceux qui tombent dans ce défàut ; parce qu’un homme paſſionné fait d’ordinaire de fauſſes relations de l’état de la Cour où il ſe trouve, & que les fauſſes relations font prendre de fauſes meſures au Prince qui les reçoit.

Mais un Miniſtre qui ſe rend agreable dans le Pays où il eſt, y trouve des facilitez qui ont ſouvent autant de rapport à lui & à ſes manieres d’agir honnêtes & engageantes qu’aux interêts dont il eſt chargé.

Quelque corruption & quelque malignité qui regne dans le cœur des hom-