Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

droit de s’aſſurer de ſa perſonne, comme d’un ennemi, ſans contrevenir au droit des gens, & de ne le point laiſſer ſortir de France, qu’il ne lui eût reſtitué le Marquiſat de Saluſſe, mais le Roi ne fut pas de l’avis de ſon Conſeil ; Le Duc, leur dit-il, eſt venu me trouver ſur ma Parole, s’il manque à ce qu’il me doit, je ne veux pas ſuivre un ſi mauvais exemple, & j’en ai un trop beau dans ma maiſon, pour ne le pas imiter.

Il vouloit parler du Roi François Premier, qui laiſſa paſſer en France l’Empereur Charles Quint, ſans lui faire rendre le Duché de Milan qu’il lui retenoit. Quoîque pluſieurs du Conſeil du Roi fuſſe d’avis qu’il falloit Profiter de cette occaſion pour recouvrer cet État que l’Empereur lui avoit uſurpé, & qu’il avoit promis pluſieurs fois de lui rendre ; mais le Roi François Premier préfera l’honneur de garder ſa parole à toute autre interêt.

C’eſt ſur le même principe que