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— En effet ; ces gentlemen sont les seuls soupeurs que j’aie eus.

— Vraiment ?

— Oh ! Monsieur, notre commerce va mal, très mal ! Au temps de ma jeunesse, je me souviens d’avoir vu cette salle pleine. Oui, parfaitement ! Car, voyez-vous, je suis né ici, moi… et mon père aussi.

Et notre hôte se mit à énumérer dans l’ordre les membres de sa famille qui avaient tenu le " White horse " avant lui. Cette longue histoire manquait totalement d’intérêt pour nous, et je crois que mon ami commençait à regretter le silence, quand la porte s’ouvrit et un homme entra.

Dès le seuil, il s’arrêta, nous dévisageant avec de grands yeux étonnés, se demandant quels étaient ces deux voyageurs inconnus.

— Eh là ! Jim, qu’as-tu à rester planté là ? T’es-tu transformé en statue de sel… ? plaisanta l’aubergiste avec un gros rire.

Le nouveau venu parut plus embarrassé encore par cette boutade, mais continua à ne pas changer de place. Notre hôte nous fit un clin d’œil et, se tournant vers son étrange client :

— Jim Morisson, m’entends-tu ? Allons, ne crains rien, avance !

L’autre parut un instant indécis, puis, tout à coup, se retourna et s’en fut sans mot dire.

Mon ami et moi, nous nous regardions étonnés de cette étrange scène. L’hôtelier, de son côté, riait aux éclats, tenant à deux mains sa bedaine roulant sous son tablier.

Se calmant à la fin, il nous expliqua :